Aux Etats-Unis
Carnet
Et la routine du routard reprend avec une nuit de bus bondé, et la rencontre d’un couple de danois fort sympas. Cap sur l’inévitable « Grand
Canyon » où nous attend un fameux blizzard. Et un hôtel à 17 $ peu compatible avec nos finances. Mais très Far-West, et surplombant l’abîme
superbe. Une tentative de sortie et nous sommes gelés et trempés en ¼ h.
Samedi 29 novembre 1975. Flagstaff. Martine
Arrivée à Flagstaff jeudi 27 novembre à 8 h du matin. Nous ne sommes pas bien frais, après une nouvelle nuit dans le bus ! Comme c’est jour de
fête (le fameux Thanks giving ! {de la main de Gérard), pas moyen de louer une voiture. Nous décidons, avec un couple de danois
sympathiques rencontrés pendant une insomnie de bus, de partir de concert en Greyhound jusqu’à Grand Canyon, ouis de louer là bas. Il paraît
que c’est possible…
Arrivée à Grand Canyon sous une neige de plus en plus drue. Il faut dire que nous avons grimpé jusqu’à environ 2300 m, et il fait de plus en
plus frais. Nous nous empressons de trouver une chambre (hors de prix : 17 $ !) comme dans tous les lieux touristiques. Mais les ballades de
l’après midi seront brèves : il neige fort, et le vent nous transperce (en dépit des doudounes de chez Cogne que nous traînons encore).
{L’ambiance me ramène à mes Alpes, qui commencent, parfois, à me manquer dit Gérard}.
Après une « nuit réparatrice » (et longue), nous pouvons enfin mettre le nez dehors. Paysage dégagé et temps clair, malgré un plafond élevé et
menaçant. Les nuages sont magnifiques et il y a de superbes échappées de soleil. Nous entreprenons une longue ballade au bord du Canyon :
paysages grandioses (on le sait, certes, mais le voir est autre chose) et avec la neige; le rouge et l’ocre sont comme pris dans un écrin. Plaisir de
prendre moult photos, en caressant l’idée que peu de touristes ont la chance d’admirer le Canyon dans ces circonstances. {Hélas ! Une
regrettable manœuvre de pellicule bousille tout, et voilera l’ensemble du travail…} Pieds mouillés et corps gelés, nous restons de longs moments
à admirer interdits cette immensité incroyable. Finalement, nous n’aurons pas loué de voiture : 35 cm de neige rendaient la circulation
improbable, et quoi de mieux que la marche, ici et dans ce cas ?
Nous redescendons à Flagstaff par le bus de l’après midi? 2 h ½ de trajet difficile, beaucoup de voitures en difficulté, plantées dans les remblais.
Là, un Motel à 7,50 $ nous attend, chaud et confortable.
Puis nous attendons le bus de Phoenix (Ah ! Ces noms !), en retard luis aussi avec ce temps. L’ambiance n’est pas très western, ou alors
western froid. Un vrai blizzard souffle sur l’Arizona.