détroit de la Sonde… que d’images cela évoque !
Nous retrouvons les clivages omniprésents dans cette région du monde : magasins, restaurants, temples sont chinois, ou indiens, ou malais et
dans ce cas musulmans. Cette cohabitation apparemment sereine {mais ce n’est pas toujours le cas} est pour nous français assez surprenante :
chacun garde ses usages, sa langue {Aujourd’hui, on appelle ça : « communautarisme »}. De la période coloniale, beaucoup de vieilles maisons
ont gardé un style européen ; un étage avec de hautes fenêtres à arcades. Les boutiques, au rez-de-chaussée, sont en retrait. Et tout ça est
décoré de moulures et motifs floraux en stuc. On déguste un délicieux jus de canne à l’étal d’une de ces nombreuses échoppes ambulante. Puis
comme ce n’est plus l’heure du repas, on se vote une sieste.
L’aprème, re-balade, et comme le jeûne nous a mis de bon poil, on s’engueule, et on visite chacun de son côté… Séance photo sur les berges de
la rivière, puis sur la colline qui surplombe la ville, où gisent les ruines d’une petite église… Je déguste un carry de poulet, et je rentre ; on
s’endort en se tournant le dos…
Puis Dominique nous réveille en rentrant vers 10 h, et on discute tard dans la nuit.
Mercredi 28 avril, Singapore, Gérard
Hôtel Keow Tian, 10 $ la nuit, à l’angle de Middle road et de North Bridge.
Le lever à 7 H est pénible. Déjeuner avec une infâme confiote chinoise, puis première suée de la journée, et on embraye. Le bus est confortable,
et le chauffeur chinois est plutôt du style japonais kamikaze… Vers midi, on est aux abords de la frontière singapourienne dont la réputation
d’intransigeance est solidement ancrée chez les routards ; Martine tremble pour mes cheveux.
Mais il s’avère que les douaniers sont gens fort sympathiques, et l’on traverse sans coup (de ciseaux) férir après avoir répondu juste et de
manière convaincante à la question rituelle : « No drugs ? », et avoir montré carnet de travellers blanc.
Voici Singapour, resplendissante avec ses grandes avenues, ses parcs à l’anglaise, ses écoliers modèles tout en blanc sur fond d’immeubles
clairs. Peu ou pas de bidonvilles, et encore, très corrects. Le bus nous largue devant l’hôtel visé, mais il affiche complet. Là-dessus, nous
tombons sur Guy et Jacques qui nous indiquent le leur, et pour 10 $ nous voilà casés. Rush vers la banque ; on change sans encombres nos
travellers, puis côte d’agneau.
Le chinois singapourien ne semble guère accueillant de prime abord, shopping dans North Bridge, qui n’est qu’un interminable magasin de
montres et de sapes. Et tout ce qui se vend, en fait ! Là encore, nos amis chinois sont tout sourire, mais celui-ci vire rapido à la sale figure si
d’aventure on n’achète rien… Cependant, prêts à céder à la tentation, on pressent déjà de nombreux achats ; il va falloir trier et compter au plus
juste !
Retour à l’hôtel où la douche est la bienvenue, puis repos jusqu’à l’heure du dîner.
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