Penang, La Malaisie et Singapour
A partir de la Malaisie, nous croiserons plusieurs fois sans nous en douter, les pas redoutables du trio Charles Sobhraj- Andrée Leclercq
– Sanjay machin. La première fois, ce sera sans doute à Penang si l’on en croît les récits ultérieurs. En tous cas, nous suivrons
pratiquement en direct les péripéties de cette inimaginable saga, racontée par Luc et Douglas, acteurs bien involontaires de cette affaire,
et presque les seuls témoins vivants des méthodes du groupe de dévaliseurs. Et pas bien fiers de tenir ce rôle.
Où en étions nous ? Ah, oui :
Lundi 19 avril 1976, KM Tapian Nauli, détroit de Malacca.
Une natte sur le capot de la cale aux bagages pour rejoindre la péninsule malaise à Penang.
Mardi 20 avril 1976, Penang, Martine.
Hotel Nam Won, Leboh Chulia road. C’est 7 $ 30 (Dollar malais) pour 2 (1 US $ = 2,56 M $). Le même prix pour trois dès la deuxième nuit.
Correct, mais 50 m plus loin le Swiss hôtel est mieux pour le même prix, plus sympa, et on peut y déjeuner…
Sur notre navire, le réveil est de bonne heure. On nous apporte une assiette remplie d’un bizarre agrume (patate douce ?) en sauce très
pimentée, et un café. Ce n’est pas le Grand Luxe, mais à côté de Batang Hari, ça fait figure de Hilton ! On discute un coup avec deux français
retrouvés à Medan (denrée rare) : Guy et Jacques, rencontrés à Surabaya, que nous avions incités à poursuivre vers Bali. {Nous ne cherchions
pas particulièrement les français, mais ces longs mois d’exil au milieu de peuples si différents, à ne croiser que des anglo-saxons et ne parler
que l’anglais, nous faisaient apprécier ces rencontres impromptues…}. Nous allons ainsi jusqu’au déjeuner : riz, œufs durs, légumes : très
correct.
Dès 15 h nous sommes en vue des côtes, puis nous jetons l’ancre dans la baie de Georgetown. La douane monte alors à bord vérifier les
carnets de vaccination et passeports. La réputation implacable de la douane malaise avait d’ailleurs franchi le bastingage : à bord, tous les
routards avaient depuis plusieurs heures sorti leurs plus beaux vêtements, les garçons s’étaient rasés, on avait vérifié que les cheveux ne
touchaient pas le col de chemise (critère légendaire sans doute ?). Quel changement : concours d’élégance chez les routards ! {Dans ces années,