Bangkok, puis nuit de bus, 12 mai 1976, Martine.
Retour à l’ambassade indienne ; auparavant, on avait pris la précaution de ranger les affaires, ce qui est toujours une affaire de longue haleine.
Et confier à la direction de l’hôtel l’un de nos sacs. Car nous ne voulons pas trimballer dans ce long voyage en bus vers le nord tous nos achats,
nos livres… {De plus, des gens « bien renseignés » nous ont prévenus : « La route est dangereuse, le car est souvent attaqué, il faut laisser au
coffre les valeurs, les papiers… ». Or, comment savoir quelle est la part de vérité ? Même dans son propre pays la sécurité est affaire subjective,
alors ici, sans contacts réels, sans possibilité de lire la presse locale…}
Puis direction la poste : nous expédions de jolis petits tableaux brodés afin qu’ils parviennent pour la fête des mères : ne jamais oublier la
famille !
Retour pénible : la grève s’est durcie, et le nombre de bus a diminué.
Piscine, repas, puis on embarque dans un minibus qui doit nous conduire au terminal routier pour prendre le car de Chiang-Maï. Une heure
et demi entre le trajet et les attentes. Puis on embarque dans un super car Mercedes climatisé, avec oreillers et couvertures pour la nuit, gâteaux
et boissons… Pour couronner le tout, une charmante hôtesse. Les thaïs savent faire les choses !
Finalement, Guy est avec nous pour l’aventure du nord.
Prix du car : 140 baths par personne, 800 km de route.
Jeudi 13 mai, Chiang-Maï, Martine.
Nous séjournons au « Je t’aime » guest house (en français dans le texte), 30 baths en chambre double, très bien, très calme, avec oiseaux
tropicaux et geckos à tous les étages. Nous arrivons à 7 h 30, au terme d’une longue nuit de voyage… courte en sommeil. Un bemo (nous
gardons le mot indonésien !) nous dépose au je t’aime, où nous retrouvons l’inévitable Steve et ses amis, qui ne nous laissent que le temps de
poser nos bagages, et nous entraînent en un lieu où ils ont entendu dire qu’on peut voir travailler des éléphants domestiques. Re-bemo, puis
¾ h de car qui nous dépose en pleine campagne. Là on découvre que l’attraction n’est pas si spontanée : il faut payer 20 baths pour y accéder.
Dégoûté, Guy va piquer un petit somme à l’ombre d’un banyan en attendant notre retour. On nous donne à voir, successivement la toilette des
pachydermes (5 grands et un bébé gros comme un cheval de labour), puis un « travail » ou plutôt une démonstration de leur manière de
travailler, de leur force et leur habileté. Visiblement ils ne turbinent que pour notre plaisir, et déplacent des tas de bois d’un côté à l’autre du
pré… Le « petit » fait des farces (télécommandées) qui montrent son intelligence : il pousse (avec une grande douceur mais inexorablement)
des spectateurs vers une pile de régimes de bananes qu’il faut alors acheter pour les lui offrir, et qu’il engloutit avec vélocité. Pour quelques
baths de plus on a droit à un tour à dos d’élèphe… Décidément aucune attraction touristique ne nous sera épargnée…
En tous cas, les prouesses de ces animaux et leur intelligence sont tout à fait remarquables. Impitoyables et documentés, nos amis nous
entraînent alors aux grottes de Chieng Doo, qui abritent… des temples bouddhistes…
Long retour en bemo. Repos de quelques heures, puis nous repartons vers le plus grand temple de la ville où se déroule la fête de «