Mardi 13 janvier, Mexico, Gérard
Aujourd’hui, virée à Puebla en Ado {Ainsi est-ce noté dans le carnet, mais qu’est-ce que ça signifie, je ne sais plus. Compagnie de cars ?}.
Ça fait plaisir de quitter Mexico ; la ville est fort agréable, l’air léger. Ça ressemble un peu à Morelia ou à Oaxaca, sans nous plaire autant. La
cathédrale, détour obligatoire, est plutôt laide à l’extérieur, mais d’un rococo extraordinaire à l’intérieur. On n’a encore rien vu ! Le marché
n’est pas inoubliable, et nous atterrissons finalement à l’église Santo Domingo. L’intérieur baroque en diable, recèle des tonnes d’or (de
peinture dorée en tous cas !), et la « Chapelle du rosaire (de la rosée ?) dont le travail est proprement inimaginable. Fioritures en haut relief sur
stuc, dorées à la feuille, colonnes torsadées, sculptures, peintures. Rien de tel en Europe, même en Espagne ou en pays orthodoxe. Nous allons
en bus au fort Loretto, où se trouve le musée de la célèbre bataille de Puebla (5 de mayo 1863). Nous voilà de nouveau confrontés aux
traces de l’impérialisme Français… On s’y attarde plus que de raison, puis le bus trainaille, tant et si bien qu’on loupe le car de retour malgré
une course effrénée où Martine perd ses verres de lunettes. Pour se faire rembourser le billet, on doit pleurer et jurer qu’on avait l’heure du
Pacifico ! En taxi, on rentre à Mexico de justesse pour voir « La bataille du rail ». {Il apparaît que nous avions un peu le « mal du pays », pour
ne pas manquer une occasion de voir un film français…
Mercredi 14 janvier, Mexico, Gérard
Martine a attrapé « la crève », et nous restons à l’hôtel toute la journée. Je fais quelques courses : achat de journaux, recherche d’horaires,
American Express où nous attend une lettre de Thierry. Le soir on en profite pour écrire une quinzaine de lettres. {Rappelons que c’était notre
seul moyen de communication avec nos familles et amis : aucun coup de téléphone pendant un an. Pratiquement toutes nos lettres arrivèrent à
destination, mais hélas, il n’en reste pas trace à ce jour…}.
Jeudi 15 janvier, Mexico, Gérard
On ne prend pas trop de risques : retour au musée, qui décidément nous fascine. Nous parvenons cette fois à terminer la visite avec les
civilisations du Nord, plus proches de celles qui couvraient le territoire des actuels Etats Unis, et de l’actuel Canada. Enfin la partie
ethnographique.
Nous recherchons furtivement des touristes français susceptibles de ramener des colis, mais pas de chance aujourd’hui. Deux suissesses et un
couple ne se montrent guère enthousiastes…