sont vraiment caractéristiques, ont fière allure, et pour tout dire sont beaux même dans leur misère palpable. Leur profil semble sorti des stèles
de Copan. Nous argons du « manque de place » pour ne pas acheter. {Ce n’est pas qu’une fiction : le poids et le volume resteront nos ennemis
pendant tous ces mois !}. Le marché ne « fait » pas beaucoup pour le touriste ; quelques artisans occupent ce créneau, et on aperçoit bien
quelques chapeaux texans, mais à peine visibles parmi la nombreuse population autochtone. Les vêtements indiens sont beaucoup moins
colorés qu’au Guatemala, et qu’ailleurs au Mexique : souvent une simple sarape de laine unie blanche ou écrue sur un pantalon court. Le
squintar fait merveille comme à l’habitude.
Nous repartons en début d’après midi, pour arriver à Tuxtla Guttierez quelques heures plus tard.
Le problème d’assurance n’étant toujours pas réglé, et ne pouvant se régler ce soir, nous décidons de passer la nuit ici.
Dimanche 4 janvier, Oaxaca, Martine puis Gérard
(Hôtel Colon, calle Colon, 70 pesos / pers ; assez bien et propre. Les tarifs semblent élevés, pour moins que 70, on ne pouvait espérer que du
miteux).
Lever 7 h comme d’habitude. Les « Carlo » sont déjà au turf pour leur assurance. Finalement, ça coûtera 20 pesos et on partagera ; Adriana
rappelle gentiment qu’on n’a pas partagé celle du début. Je prends le volant et on roule. 200 km d’une traite jusqu’à Tehuantepec où l’on
déjeune. Repas de poisson, tout à fait bien. Tout cela d’abord sous la pluie, puis le temps s’éclaircit, et bien vite on cuit ; je mets la clim en route,
c’est la seule chose qui marche bien sur ce « char ». {Surprenant pour nous français : à l’époque aucune voiture n’en était équipée chez nous, et
ce « gadget » américain faisait rire tout le monde. Nous n’avions pas encore intégré que la civilisation US préfigurait immanquablement la
notre jusque dans ses aspects les plus ridicules.} Ça tortille, monte, descend, le revêtement est irrégulier, et la « Cutlass supreme » navigue
suprêmement dans tous les sens… Je ramasse un stoppeur, un jeune sympa. Dans l’isthme, il y a un fort vent, et la « Cutlass » donne libre cours
à sa joie de traverser la route d’un bord à l’autre.
Après le repas, Carlo conduit, et c’est le salaire de la peur. Il fonce à 80 miles puis freine en catastrophe ; on boucle prudemment nos ceintures
{là encore, ce n’était pas une habitude courante en Europe, et l’équipement de série commençait à peine…}. Une ample remontée, et le paysage
montagneux s’élargit, devient vaste et grandiose. Le cactus s’impose, et les magnifiques et emblématiques « candélabres » deviennent
nombreux ; ils sont très hauts, denses et verticaux.
La station d’essence n’a plus d’essence ; on roule en serrant les fesses, on fait les descentes en roue libre, ce qui, avec la boîte automatique, le
freinage et la direction assistés, n’est pas très prudent ni agréable. On arrive finalement au restau « Santa Catarina » où on se fait transvaser 5