vagues par centaines, et semblent venir se livrer là à des activités que la morale chrétienne réprouve fortement. Comment expliquer autrement
leur propension à se monter dessus les uns les autres. Ces engins sont équipés d’un aiguillon menaçant d’une vingtaine de centimètres, qui leur
sert, selon nos observations, à se retourner lorsqu’ils se retrouvent sur le dos. Gérard est stupéfait de découvrir ainsi des animaux dont il ignore
jusqu’à l’existence. Et dont nous ignorons donc s’ils présentent un risque.
Arrivés à Campeche vers 17 h 30, nos amis optent pour le camping, et nous trouvons un hôtel assez bon marché tout à fait correct. (Gérard
obtient, après une longue attente, une communication pour San Francisco, et peut parler à la dame qui suit notre dossier de traversée du
Pacifique. Apparemment, nous aurions une place le 16 janvier ce qui serait fort bien. Confirmation dans une semaine.)
Rapide visite du musée sans grand intérêt, l’ensemble de la ville est agréable ; nous y buvons un de ces délicieux jus de fruits dits « licuados »
dont le Mexique a le secret et qu’on nous a fortement déconseillés de l’autre côté du Rio Grande.
On a droit pour 3 pesos à un mélange au choix avec melon, ananas, orange, ou papaye.
{Nous apprendrons plus tard que les blindés de débarquement vus sur la plage se nomment Limules, que leur lignée remonte sans doute au
paléozoïque, et qu’ils sont doux comme des agneaux et dénués de venin. A l’époque, on ne parle pas encore de LA météorite de Chixculub,
tombée à cheval sur la péninsule du Yucatan et le Golfe du Mexique, et à qui l’on attribue aujourd’hui l’holocauste des dinosaures. Mais pas
celui de la limule ; je le regrette aujourd’hui, j’aurais regardé le Yucatan d’un autre œil et cherché les traces de l’impact.}
Mercredi 17 décembre, Mérida, Martine
Hôtel Francia, calle 62, 45 pesos. Assez propre, mais les chambres communiquent (les cloisons ne vont pas jusqu’au plafond, et on peut suivre
les conversations de tous les voisins si on parle espagnol, et les ronflements en toutes langues).
Il n’y a que 150 km pour parvenir à Merida ; en chemin, grâce à la rigueur d’Adriana et de Carlo, nous visitons deux splendides sites Mayas ;
A Kabah, pas très vaste ni impressionnant, on découvre de très expressives têtes du dieu de la pluie, Tlaloc, aux yeux globuleux et un nez en
trompette. Capable de servir de marchepied.
Uxmal, le plus remarquable pour les sculptures : réseau de croisillons comme décoration de fond de masques de dieux aux yeux noirs
d’obsidienne. Nous escaladons une grande pyramide aux degrés très abrupts sur une trentaine de mètres, de quoi donner le vertige !
Arrivés à Merida à 18 h, nous avons encore le temps et l’énergie, après la sempiternelle recherche d’un hôtel, de nous balader en ville. Merida
est particulièrement animée et assez touristique. Beaucoup de boutiques proposent les robes brodées portées par les femmes locales et