vomissent, moteurs bruyants… Ça donne envie d’arrêts « pipi » toutes les heures.
Enfin, c’est Mexico. A première vue peu séduisante : encombrée, bruyante, puante. De plus il faut sacrifier à quelques formalités : argent,
courrier poste restante, hôtel… Nous retrouvons « nos » danois et le belge {de qui pouvait-il bien s’agir ? Pourquoi n’avons-nous pas pris plus
d’adresses, de photos de ces compagnons de route ? Mais le « mail » n’existait pas, et les adresses postales sont volatiles.}
Nous nous effondrons à l’hôtel Ontario ; demain il fera jour.
Samedi 6 décembre, Mexico ciudad, Gérard
Hôtel Ontario, Calle Uruguay.
Dès 10 h, nous voilà à crapahuter dans les « backstreets » de Mexico à la recherche de Calle Alarcon, d’où est sensé partir le bus pour
Teotihuacan. {Au fur et à mesure que nous endossons l’habit de routard, le jargon anglo-saxon nous gagne….} Nous filons avec Buzzy, qui
prétend bien connaître la ville et parle espagnol. Nos deux danois, avec qui nous circulons en pointillés depuis quelques jours, Kad et Joan,
ainsi qu’un troisième viking de mentalité américaine nommé Jørgen sont de la partie. {trente ans après, la plupart de ces noms n’évoquent plus
rien : pas de visage, pas de voix, et les adresses sont caduques depuis longtemps… C’est bien dommage, et si c’était à refaire, nous prendrions
bien davantage de photos, de contacts stables… Ce serait vraiment bien de retrouver la trace de ces innombrables compagnons de quelques
jours au-delà des mers…}.Nous attrapons de justesse le fameux bus, qui s’avère être de troisième classe. {Au Mexique, en ces temps là, chaque
bus, chaque compagnie est une surprise, contrairement aux US où tous les Greyhounds se ressemblent. La surprise est d’ailleurs souvent
bonne.} Car bondé, poussière, bruit, arrêts incessants… On est assis, mais c’est malgré tout un vrai calvaire. La salade qu’une mémé mexicaine
a posée dans le filet nous asperge de terre. Un gosse chante à tue tête en s’accompagnant (fort mal) de maracas. On lui donne un $ et il se
déguise en courant d’air. Enfin, au bout de plus de deux heures, on parvient au village dominé par la grande pyramide du soleil. On la grimpe
illico ; elle est en bon état et la perspective de la grande avenue qui conduit à la pyramide de la lune est immense. C’est imposant,
impressionnant, intimidant, mais pas vraiment « joli » dans la lumière pâle et trop verticale. Le site est en friche, la visite est une découverte et
se fait parfaitement à l’aveuglette : aucune indication, pas la moindre explication ni le moindre gardien. On croise des gens qui, forts de leurs
manuels, disent : « allez voir le temple de Quetzalcoatl », ou bien : « allez au palais, là bas…. ». On y va.
A 5, h, crevés, on rentre au village, on se tape un bon « licuado », et pour un $ de plus on rentre à la capitale en bus de 1° classe, qui, en moins
d’une heure, sans le moindre arrêt, et dans des fauteuils archi confortables, nous ramène à Tlatelolco. C’est pour nous l’occase de découvrir le
métro de Mexico, flambant neuf, et ses magnifiques stations carrelées de mosaïques. Très utilisé et très populaire, il a prévu, pour les illettrés,