Patzcuaro et son lac.
Vendredi 5 décembre, Morelia, Gérard
Comme Washington, Mexico est une entité double : la ville elle-même et le « District Fédéral ». D’où ! Mexico DF.
Patzcuaro ne nous a pas déçus ! Le marché de cette très belle ville est très coloré et très sympa, Il nous ramène à nouveau à l’Afrique du
Nord, à cela près qu’il y a des femmes, joliment habillées, et que ça rigole ferme. On a fait l’emplette de deux ou trois bricoles : une magnifique
paire de sandales à semelles Goodyear très agréable sous ces climats ( X pesos), une chemise fermée genre huilpil… On a dévoré du « pescado
blanco » du lac (mais quel poisson est-ce donc ?), et on s’est incendié le gosier avec du chili incroyablement fort que j’ai eu la bêtise d’avaler par
bravade jusqu’au dernier grain. Puis un bus surchargé nous a amenés au lac, où nous attendait une flottille de « lanchas, », barques plates de ce
plan d’eau. Patzcuaro, dans ces années, est déjà bien connue des touristes américains ; mais nous sommes en morte saison, et presque seuls à
faire la traversée.
Le village de Janitzo, installé sur une île au centre de ce lac, est un peu surfait et décevant. Les découvreurs ont dû être conquis, mais depuis le
site a pris une allure de Mont Saint Michel et il n’y a plus rien de vrai. Artisanat, bistrots, restos, maisons retapées… Tout pour le touriste.
{En ce temps là, l’uniformité touristique n’avait pas encore gagné l’Europe, et l’on n’était pas habitués à trouver partout les mêmes pizzerias, les
mêmes crêperies, et les mêmes tee-shirts souvenir. Le tourisme américain avait lui aussi déjà de l’avance !}
Cependant, le site est superbe, et sur le lac, les pêcheurs qui lancent leurs éperviers en forme de papillons sont de vrais pêcheurs.
De retour à Morelia le soir, nous tâtons de l’artisanat mexicain en faisant réparer le sac photo : un cordonnier très sympa nous refait des anses
en cuir véritable, madame, pour 25 pesos. Nous adorons les rues de Morelia à la nuit tombée : c’est animé, il a des jeunes, des vieux, des
couples, et l’atmosphère est très détendue. Au kiosque (ici omniprésent), on a le plaisir d’écouter l’harmonie municipale, riche en cuivres
comme il se doit. Quel changement par rapport aux US. On n’en finit pas de traîner par les rues tièdes, et de découvrir de beaux édifices. Ce
premier contact avec le Mexique est enthousiasmant : il y a une dimension vraiment humaine. Les gens sont revêches ou exubérants selon
qu’on leur plaît ou non (et aussi selon qu’il nous croient yankees ou non !), ou en fonction de ce qu’ils ont mangé, mais pas invariablement et
anonymement courtois… Ils se baladent à pieds dans les rues et flânent dans les squares. Les voitures individuelles sont exceptionnellement
rares. Vélos, animaux, autobus pétaradants ou sandales tressées les remplacent.
Départ le 6 décembre à 9 h 30 après un copieux petit déjeuner ; et là, soyons francs, nous regrettons pendant plus de 6 h le confort silencieux
des Greyhounds : arrêts incessants, jusqu’à 3 fois dans le même village, en campagne, cahots violents, routes qui virevoltent, passagers qui