Samedi 27 mars, Yogyakarta, Martine. Visite du Kraton au palais du sultan le matin (150 rp par personne). Il n’y a pas de bâtiment important, mais une multitude de constructions éparpillées autour de cours successives, qui ne comportent souvent qu’un toît, le climat ne nécessitant visiblement guère de murs… Ça abrite banquets, réceptions, danses, orchestres… L’ensemble est à la fois très décoré et parfaitement laissé à l’abandon. On ne visite pas les appartements du sultan, toujours en fonction dans l’actuel gouvernement. On passe ensuite à l’inévitable viste des fabriques de batiks ; ce sont souvent des tableaux, compositions plus ou moins originales sur soie. Les procédés sont complexes, archaïques et parfaitement artisanaux. Le tableau est enduit de couches de cire successives pour chaque nouveau bain de couleur, puis la cire est enlevée par ébullition et on recommence. Donc plus y il a de couleurs plus c’est cher. La cire est déposée à l’aide de tampons ou de burettes de cire fondue, le tracé étant suivi à la main. Aucune machine, beaucoup de main d’œuvre. L’effet est souvent magnifique, les coloris chatoyants, mais les prix dépassent les possibilités de nos maigres bourses. {Tous le monde connaît aujourd’hui les batiks en Europe, les boutiques d’artisanat exotique (équitable ou pas !) sont légion, mais en 1975, nous en avions à peine entendu parler, et n’avions guère idée de leur fabrication}. Repas pendant les heures de forte chaleur du début d’aprème, puis on trouve le courage de remonter sur les vélos loués pour deux jours (350rp) Wayang Orang (théatre d’hommes par opposition aux marionnettes) dans une salle près de la station de bus. On y va en vélo, sans lumières bien entendu, et en remontant la rue principale en sens interdit. Le spectacle est intéressant, les acteurs convaincants, mais comme à l’accoutumée le récit est extrèmement compliqué, et on a du mal à suivre le fil général. Cependant les épisodes sont parlants : la peur, la séduction, le combat… Et puis, le spectacle est aussi dans la salle, qui vit le récit intensément. Gérard C’est parfois chiant, mais certains passages comme les batailles sont virtuoses en diable et purement géniaux (bonds, synchronisation…) Dimanche 28 mars 1976, Yogya, Martine Danse au Kraton dès le matin, ou plutôt séance d’entrainement. Il y a environ 25 danseurs etr danseuses qui s’animent au son du gamelan et sous le regard critique de plusieurs professeurs, qui ne laissent passer aucun détail et corrigent sans cesse le moindre « défaut ». {On perçoit bien que cette activité est d’une importance sociale primordiale, le sérieux et la concentration des « élèves » sont difficielement imaginables ; l’activité n’est jamais coupée de pauses, pas un sourire n’échappe, et les « remontrances » sont acceptées sans un mot et sans ciller…} Les groupes se relayent jusqu’à 12 h 30. Repas, 1 h de sieste, et nous voilà repartis, pédalant, pour le théâtre d’ombres. Le spectacle est tout à la fois devant et derrière le rideau : d’un côté nous voyons l’orchestre, les chanteurs, et l’acteur qui anime les marionnettes et leur prête sa voix en changeant d’intonation pour chacune d’elle. Il rythme aussi les moments forts de l’histoire en frappant de son pied un petit instrument à
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