où l’on savoure une « pie aux pommes » maison en discutant longuement du Québec, des « US », et des multinationales qui empoisonnent le
monde…
Le lendemain, c’est presque immédiatement qu’un type nous emmène à Jonquière… juste à temps pour rater le car de Québec. Ça va nous
faire un retour à minuit, ça. En attendant, on casse la graine dans un snack en écoutant « l’été indien ». Servis par une charmante canadienne,
qui prévient tous nos désirs (presque) et qui a un très beau sourire. {Que je n’ai pas oublié à ce jour}.
Jeudi 16 octobre. Retour à Québec. Martine.
Nous avons renoncé à rentrer à Montréal à minuit sans savoir où dormir. Nous sommes presque des habitués du restaurant Bellevue, et les rues
du vieux Québec n’ont plus de secret pour nous.
C’est fou le nombre de gens sympathiques que nous rencontrons, que ce soit en pouce, dans les bars, les auberges. {Notre condition y était-elle
pour quelque chose ?} La serveuse qui a charmé Gérard nous a même offert de nombreux cafés, et la « pie aux pommes » était extra.
Lundi 20 octobre. Ottawa. Gérard.
Montréal, puis Ottawa. Rendez-vous manqué avec l’ornithologue croisé à Québec, finalement pas libre. C’est l’occasion d’une mémorable
bagarre avec le téléphone canadien dont nous ignorons le fonctionnement. Nous découvrons la confiance de la téléphonie locale : ayant obtenu
la communication sans bourse délier, alors que nous quittons la cabine, la sonnerie retentit. Je décroche, et l’opératrice me demande de bien
vouloir mettre des pièces dans la fente pour payer la communication ! Nous essayons d’imaginer ce mode de payement en France…
A Montréal, nous avons revu tous les amis du Pushkin, et ce furent des soirées mémorables, de tarots, de rigolades. Nous leur apprenons à
déguster les coprins et mousserons de la pelouse ; ici on se méfie des champignons, et de tout ce qu’on trouve dans la terre… Tout ne semble
pas rose pour eux, et si Jean Claude espère toujours trouver une place de policier à 12 000 $, les jeunes Michel et Anne-Marie n’ont guère de
pistes pour le moment. J’aimerais savoir plus tard ce que tous sont devenus. {Etonnant de lire ça aujourd’hui, et j’en ai de nouveau très envie : à
nous Facebook ? En fait Michel est devenu prof d’université en renom…} Nous aurons de la peine à quitter cette chaude ambiance. En
attendant il flotte, et nous ne pouvons pas nous éterniser : il reste du chemin à faire !