restées inchangées. Wagons de bois, sièges de bois, minuscules fenêtres, mais c’est propre et bon marché (25,5 chiatts par personne).
Commencent alors plus de 12 h de trajet assez éprouvantes. Par je ne sais quelle étourderie, nous avons oublié de prendre à boire, et nous
n’osons pas tenter l’eau vendue aux arrêts, qui semble croupir dans des pots de terre improbables. Quelques bananes et un cake pris chez les
Arnould ne coupent guère la soif !
Le paysage est absolument plat : interminables rizières inondées, on ne distingue plus sous le ciel bas que les diguettes qui les séparent. Puis les
champs sont de plus en plus secs au fur et à mesure qu’on quitte le delta de l’Irrawaddy. {La Birmanie, au départ des Anglais, était l’un des
premiers exportateurs de riz du monde, le delta est immense…}.
Il pleut toute la matinée, puis le ciel se découvre, et en fin de journée un soleil magnifique embellit le paysage.
Dans la campagne, les maisons sont rudimentaires, de paille tressée, toutes sur pilotis, bien sûr. Nous arrivons au but à 19 h 30, éreintés.
Cyclopousse jusqu’à Jabay rest house, qu’on nous avait recommandé, mais qui s’avère complet. Là-dessus un orage brusque et violent nous
cloue sur place ½ h. On repart alors pour découvrir le Manyatanar, charmant, mais pas classe Michelin ! Les moustiques, en escadrilles
incroyables, ne nous laisseront guère de répit…
Vendredi 28 mai, Mandalay, Gérard.
Nous retrouvons Paul, Linda et leur copine ( ?) qui sont au même hôtel. Ils ont prévu une excursion vers Mingun, et nous décidons avec joie
de les suivre.
C’est d’abord une très jolie calèche qui nous transporte à travers cette ville qu’on croirait sortie de décors d’Hollywood, avec ses chars à bœufs
se frayant un passage dans les chemins de terre, ses quelques voitures de collection en état de décrépitude avancée {Sans Antonio disait qu’une
voiture anglaise avait déjà l’air d’avoir dix ans à sa sortie d’usine … alors des autos laissées par les anglais à leur départ en 1948 …!} La calèche
nous mène jusqu’au fleuve. Là, au milieu de l’agitation d’un marché très pittoresque, il y a l’embarcadère, ultra moderne.
Des buffles accouplés y travaillent à déplacer des troncs de tecks.
Le bateau régulier s’avère être une barcasse à peine munie d’un moteur essoufflé, qui met deux bonnes heures à rejoindre Mingun, distante de
7 ou 8 km.
Chemin faisant, nous observons la vie du fleuve, qui est intense. De nombreux bateaux sillonnent la rivière, et la plupart sont à voiles (de
grossiers « sacs à vent » de lourde toile gréés de manière rudimentaire), qui vont bien aussi vite que nous. Il fait très chaud.