La Birmanie
Mardi 25 mai 1976, de Bangkok à Rangoon, Martine
Lever et déjeuner de bonne heure – nous sommes à pied d’œuvre à 7 h 30 et nous essayons de recruter un taxi pas trop cher… Nous partons à 3
pour 80 baths.
A l’aéroport, nous retrouvons Paul et Linda, et commence alors la longue attente entrecoupée de tasses de café et de formalités, avant que
finalement nous embarquions dans l’avion vers 10 h. Ce qui est un délai raisonnable. Il y a toujours un petit pincement aux douanes, en ce
temps là, car on sait que la Thaïlande est impitoyable avec le trafic de drogue international, sous la pression sans doute du gouvernement US.
Ça peut conduire à la pendaison on le sait, et il circule des bruits fantasmatiques d’odieux trafiquants qui auraient dissimulé de la drogue dans
les sacs à dos d’honnêtes touristes…
Le décollage a lieu vers 10 h 30 (Gérard regarde toujours son chrono pour savoir si le décollage sera le dernier…). Le soleil était au rendez-vous
à Bangkok, mais rapidement le ciel se couvre et nous ne voyons plus que le dos cotonneux des nuages.
L’accueil dans l’avion de Thaï international est des plus somptueux, même en classe éco : broche de fleurs pour les dames, journaux, menu
imprimé, repas copieux et alcool à volonté. {Il est vrai que le « low cost » n’a pas encore été inventé !} Gérard, toujours angoissé en l’air, en
engloutit plusieurs pour oublier… Mais le voyage ne dure qu’une heure, et il est bien vite soulagé de retrouver le plancher !
Nous descendons sous une pluie battante, pour nous heurter à des formalités assez invraisemblables, en particulier en ce qui concerne les
devises.
{La Birmanie vit alors sous une dictature militaire complètement autarcique et caractérielle, le dictateur Ne-Win vivant dans un palais
totalement kitsch construit au milieu d’un lac, bien à l’écart de son pays coupé du monde. Le voyageur doit changer (au moins) une somme
forfaitaire à payer en dollars, car le pays manque cruellement de devises. Au demeurant, les touristes qui s’offusquent de ces dispositions sont
les premiers à tenter de frauder les réglementations de ce pays misérable en se trouvant toutes sortes de justifications, et se livrent sans
vergogne au marché noir. Il est de notoriété publique que la bouteille de whisky achetée en détaxe à Bangkok ou dans l’avion se négocie dans le