Aux Etats-Unis
Carnet
7 novembre.
Fin de l’épisode ; l’oncle nous amène jusqu’à l’arrêt de bus d’Orlando, direction Miami. Route droite et monotone, mais la végétation est
superbe et ce paysage de marais nous donne l’occasion d’admirer tout un peuple de hérons, aigrettes…Arrivée à Miami vers 16 h. Nous y
trouvons un hôtel près de l’arrêt de bus. Pas cher (pas assez ?) 6 $ la nuit, mais vétuste et pas très propre. Nous y découvrirons de nombreux et
énormes sous locataires rampant dans tous les sens sur le lino. Nous ignorons encore à quel point ces orthoptères deviendront nos compagnons
usuels de voyage… Nous apprendrons bientôt leur nom dans toute les langues.
Dimanche 9 novembre. Dans le bus vers New Orleans. Gérard.
Impossible d’écrire dans ce bus, malgré son confort pullman.
Mercredi 13 novembre. New Orleans. Gérard
Miami n’a pas été une très bonne étape pour moi. Malade comme un chien le samedi, j’ai fait un voyage en car qui fut un vrai calvaire.
La visite de Key West en a été en partie gâchée, quel dommage. Le décor est unique, l’atmosphère peu ordinaire. Sent-on planer l’ombre du
Grand Ernest ?
Lumière opaque, air sirupeux, orages soudains, violents et fréquents. Et la pluie est chaude. Les jeunes se font arroser avec délices, les vieux
noirs regardent de leurs vérandas de bois, allongés dans l’inévitable rocking-chair, la non moins inévitable casquette de base-ball sur le crâne.
Du Steinbeck dans la masse.
De Miami à Key-West la route est magnifique ; suspendue la plupart du temps, elle ricoche sur les innombrables îlots de cet archipel en arc
de cercle, pour aboutir au joyau de Key-West. Au-delà, c’est Cuba… On y voit pêle-mêle grandes sternes, cormorans, hérons, aigrettes, garde-
bœufs, pélicans, canards (mais lesquels ? Comme les jumelles me manquent !)
Nuit à Miami moins pénible que la précédente. Mon aversion des cafards me pousse à mettre des casseroles sous les pieds du lit. {Naïf, j’ignore
encore que ce gentil animal vole aussi bien qu’il rampe !}.
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