Aux Etats-Unis
Carnet
C’est marrant : à part les beaux espaces verts, tout ici est grec. Partout des monuments en faux grec : Mausolées, commémoratifs, colonnes du
Capitole, immeuble du FBI, Musées… Il n’y a que le Washington Monument qui soit… égyptien avec son obélisque à ascenseur. On y monte.
Le béton est recouverts d’enduit imitant la pierre de taille. Visite du Capitole ; il fait très froid. On se réfugie au Musée des arts. Après que
Martine a déclaré qu’il faisait trop beau pour aller au musée… des sciences.
On décide de s’acheter à manger au lieu d’ingurgiter un x° hamburger. Mais ça s’avère assez complexe. Là non plus on n’a pas tout compris :
dans ce pays, une épicerie ça s’appelle comment ? Ça se trouve où ? Ça vend quoi exactement ? Ça existe, au fond ? On finit tout de même par y
parvenir : Yaourts, Œuf dur, pomme…
Consultation des time tables de Greyhound : nous partirons dimanche pour Jacksonville. Demain, Martine ne coupe pas au musée des
sciences, puis visite de Georgetown. Un must d’après notre bible du Routard. Révision de l’appareil photo, j’ai emmené les outils nécessaires.
Comment vivre un an privé de tout bricolage ?
Mardi 4 novembre, De Bary, Floride. Gérard
Il y a 24 heures de bus de Washington à De Bary. Malheureusement, nous traversons la Caroline et la Géorgie de nuit ; nous dormons peu
et nous arrivons crevés. Il fait très chaud déjà, ce qui nous surprend. Nous sommes accueillis par la tante Amélie et son mari Paul. Eux aussi
sont très gentils (trop ?) ; ici, les interminables histoires de caniche remplacent celles de l’épouse défunte du cher Marcel. Qui sait ce qui nous
attend en Californie sur ce registre !
Aujourd’hui, Paul nous accompagne pour la visite du fameux « Disney world » d’Orlando. {Il faut bien sûr rappeler qu’à cette époque ce
genre de parcs d’attraction n’existait pas en Europe… La Foire du Trône était le nec plus ultra de la fête. En tant qu’européen « provincial », on
ne pouvait donc couper à une telle visite, emblématique de la culture américaine. Et intransposable, pensions nous, dans nos vieux pays…}
C’est plus américain que ce que nous pouvions imaginer. Ce domaine représente un travail et un argent gigantesque, c’est superficiel à souhait
et enfantin. Tout ici est fléché ; il suffit d’écouter le magnétophone pour savoir ce qu’il faut regarder. Pour couronner le tout, exacerbé par la
date emblématique {le bicentenaire de l’indépendance bat son plein}, l’esprit cocardier est partout, et la bannière étoilée omniprésente (voir les
photos). Musique militaire, statues de la liberté, canons de la guerre d’indépendance, Yankee Doodle ou même Dixie à tous les carrefours. Et
tout est faux : les châteaux, les rivières, les indiens… même ce qui pourrait être vrai comme les fleurs ou les animaux. On a l’impression qu’ici,
tout compte fait, on préfère admirer le faux que prendre le risque du vrai, moins stable, moins aseptique. {Les méthodes de management