Puisque Mexico est désormais notre camp de base, nous retournons au Musée que nous n’avions fait qu’entrevoir. Nous achevons derechef la
seconde moitié du rez-de-chaussée ! Il ne reste donc plus que le premier étage… un monceau de sculptures, d’objets usuels, de reconstitution.
Le panorama complet des civilisations Aztèques, Olmèques, Maya. Les Toltèques de Oaxaca. Schémas, explications, chronologie, tout
est parfait. Nous nous promettons d’achever la découverte.
Petit déboire pour finir la journée : je me fais voler mon porte-monnaie dans mon sac à main lors d’une bousculade dans l’autobus archi-bondé.
Bilan : 260 pesos ou 100 F (15 €) et des boucles d’oreilles en argent achetées au Guatemala. Je ne suis pas très fière, et nous décidons de
« renforcer la sécurité » de nos sacs à l’avenir. {Rétrospectivement, il nous apparaît comme miraculeux que ce dérisoire incident soit à peu près
le seul de notre voyage. A l’époque, la mythologie sécuritaire n’a pas encore cours…}
Samedi-dimanche 10 - 11 janvier, Mexico, Gérard
Grasse matinée jusqu’à 11 h. Tentative d’envoi de colis postaux (achats, pellicules photos : une préoccupation récurrente), non couronnée de
succès : pas moyen de connaître les contraintes. Puis c’est l’expédition de la journée : métro jusqu’à Taxqueña, puis le petit tramway de
Xochimilco. Comme il y a toujours au moins une femme avec bébé, je suis réduit à faire tout le voyage debout. Et c’est long ! Martine couve
jalousement son sac à mains renforcé d’un mousqueton…
Xochimilco, jardins immémoriaux. Il y a là un marché qui vaut vraiment le déplacement. On se promet d’y revenir. Nous rencontrons trois
français, mais ils ne sont guère liants. {Lors d’un court voyage, on ne recherche pas forcément des « pays ». Mais lorsque l’éloignement dure
depuis plusieurs mois, ça devient agréable de rencontrer des coreligionnaires. Nos italiens même nous avaient semblé des cousins, dans cette
Amérique si différente.} Un mexicain nous dirige vers le lac. Puis se débrouille pour nous retrouver à tous les carrefours, et finalement nous
propose sa barque pour 150 pesos. On sourit. Il suggère 100. Quand on s’éloigne, il en est à 80. Les tractations finissent là car un second larron
nous emporte pour 30 pesos. {La question du marchandage, pour nous, n’est jamais résolue, et nous met toujours mal à l’aise. Du haut de notre
aisance effarante en comparaison des ressources locales, nous n’avons jamais le sentiment de « nous faire avoir », alors que nous pouvons vivre
pour des sommes pour nous très modestes…}. Si le site est joli et chargé d’histoire, on ne peut pas dire que la visite soit passionnante. C’est la
promenade dominicale des mexicains pas trop fauchés. Le pilote avance en poussant sur le fond avec une perche, comme Crockett sur le
Mississipi. Toutes les vingt brasses, on se fait accoster : tantôt par un vendeurs de huilpils, puis par un limonadier, un photographe, un vendeur
de tacos, une bande de mariachis… Folklore touristique. Au retour, on casse la graine, cher et décevant, puis on visite le marché. Moins
intéressant qu’on le pensait. {Déjà bien rôdés à l’artisanat mexicain, on commence à être exigeants, et à rechercher de « vrais » objets et non