On file à Denpasar poster le courrier sous une pluie battante. On va fondre, ici !
Au grand magasin de souvenirs, un objet en argent payé 1000 rp hier est à 300 rp. Et le bel objet de corne à moins de 8 000.
On retrouve les copains au Dayu où le poisson est moins bon que la dernière fois. La pluie ne cessant pas, on passe l’aprème à jouer aux dés.
Puis le ciel se dégage, et nous offre un coucher de soleil magnifique, irisé de teintes de rouge et de violet dont les nuages sont enluminés
jusqu’au levant ; puis, très bref, LE rayon vert !
Délicieuse et joyeuse soirée cosmopolite (tous les touristes de Kutah) autour d’un « babi guli » accompagné de « nasty putih » (dixit
l’inépuisable Mark jamais en mal d’un bon mot), et amplement arrosé de bière. Mark et Steve racontent force conneries, et Karen renverse pas
mal de verres…
Dimanche 14 mars, Kutah, Martine.
Longue journée fertile en événements. Le temps favorise l’exploration ; dès le matin, nous partons pour Denpasar nous renseigner sur les
combats de coqs. Un des loisirs favoris en Indonésie. On nous en recommande un qui ne commence qu’à 11 h. Pas glop ! Nous prenons la
route de Sangeh, la forêt des singes. Elle est agrémentée de la visite d’un temple parmi tant d’autres : tous tentants, tous bâtis sur le même
plan avec ces petits édifices touchants aux sculptures sur stuc ou sur bois à l‘effigie de dieux débonnaires ou de démons terrifiants. Partout les
corbeilles de paille des offrandes soigneusement ordonnées.
La forêt des singes est une halte amusante : dès notre arrivée, une multitude de « bandar logs » nous assaillent, quémandant des cacahuètes,
parfois avec une grande insistance ! ils viennent même se servir directement dans nos poches ou dans nos sacs, et repèrent de loin les
précieuses graines. Celui qui en détient ne sera pas quitte tant qu’il n’aura pas tout distribué ; et pas de réistance possible : les plus gros
montrent volontiers des canines redoutables…
Au temple de Mengwi, nous sommes assaillis par une troupe de jeunes indonésiennes (fort jolies) qui tiennent à faire avec nous des photos
souvenirs. Où l’exotisme va-t-il se loger ? Ce n’est pas de refus, surtout pour Gérard qui pose près de la plus belle !
A Belayu, nous arrivons juste à la fin d’une cérémonie de crémation ; dans le brasier achève de se consumer la dépouille du défunt, que les
officiants remuent vigoureusement avec de longues perches de bambou.
Nous reprenons la route d’Ubud, bien connue, pour y retrouver Mark, Wendy et Steve. Il y a ce soir une grande fête avec danseurs (il est
souvent mystérieux de savoir ce qu’on peut bien fêter, et si même il s’agit d’un événement heureux ou triste…) En chemin, nous nous arrêtons
pour admirer la répétition d’un gamelan qui accompagne une école de danse ou de beaux jeunes gens rivalisent de précision, d’attention et
de grâce. Spectacle toujours aussi enchanteur. {Ce travail, dans les villages, se faisait souvent en public, sur la place…}