Puis la pluie se met de la partie et disperse le cortège ; elle nous accompagne dans le bemo du retour.
Le soir, car il ne faut rien manquer, nous allons à un spectacle du traditionnel « Ramayana », accompagné de gamelan. C’est superbe, les
danseurs et danseuses nous surpennent par leur beauté et la précision et l’élégance formelle de leurs gestes. C’est gracieux et aérien, et le conte
est parfois très réaliste, parfois assez ésotérique. Il faut reconnaître que l’ensemble, si l’on ne connaît pas le récit, est assez incompréhensible.
Heureusement, Mark, pour qui tout ça n’a pas de secrets, nous résume : « this young lady wants to mary Rawana », qu’il prononce
« Marijuana », en bon adepte de l’herbe à la mode en ces temps reculés…
Mercredi 10 mars, Kuta, Martine.
Passage obligé (et bien agréable) à Bali : location d’une (petite) moto pour une semaine. A ne coûte que 150 rp, ce qui est bon marché par
rapport aux bemos… On va faire la tournée des centres d’artisanat déjà réputés : peinture, sculpture sur bois, tissage, bijoux.
Première étape, bien entendu, Ubud. Mais déjà le temps se gâte, c’est ça le climat équatorial ! Au restaurant, nous faisons la connaissance d’un
couple de français ; ils terminent une période de coopération en Nelle Calédonie et regagnent la France par le chemin des écoliers. {Jocelyne
et Philippe sont restés nos amis depuis tout ce temps, c’est la seule rencontre de ce voyage qui a défié les années. Ils nous font visiter leur
Bretagne, nous les accueillons dans les Alpes…}. C’est ensemble, et sous la pluie, que nous découvrons l’art pictural balinais, dont les scènes
pullulent de personnages et regorgent d’imagination. Certains travaux sont naïfs voire maladroits, mais d’autres font montre d’une grande
maîtrise. On se renseigne sur les prix, mais on ne craque pas. Il faut dire qu’on a déjà acquis des tableaux ce matin à domicile : 5000 rp + 1
jean… Les marchands ne sont pas insistants, d’ailleurs, le commerce est fort agréable ici. Le périple motocycliste dans les paysages balinais se
poursuit en compagnie de nos nouveaux amis.
Jeudi 11 mars, Kuta, Martine.
Temps maussade, pluie intermittente. Pas un temps de motard ! Nous partons néanmoins pour Uluwatu, 20 km au sud ; il faut dire qu’ici, la
pluie est chaude…
Le temple surplombe la mer, bâti en haut de la falaise. Le décor est saisissant ; nous restons en contemplation devant la mer qui se brise
furieusement, loin au dessous de nous. Le temple est habité de petits singes qui viennent quémander quelque nourriture, et nous observons
longuement les jeux d’un bébé singe. Nous rentrons, toujours sous la pluie, après avoir visité en chemin un autre temple où des sculteurs
décorent le stuc des façades.