Dimanche 11 avril, Losmen Murni, Samosir, Martine.
Nous décidons de faire le tour de l’île en bateau. Ce doit être un long voyage, car elle fait plus de 30 km de long. Nous partons vers 9 h du matin
sur un bateau chargé de touristes et de quelques autochtones : ça fait plutôt « club méditerrannée », mais l’ambiance est gaie ; un groupe de
jeunes indonésiens joue de la guitare et chante des chansons très douces et langoureuses qui font penser à la musique tahitienne. Le bateau
s’arrête le long de la côte à chaque losmen pour prendre des passagers supplémentaires. Paysage magnifique, autant du côté de l’île que du côté
« continent » : les montagnes très abruptes et couvertes de végétation plongent directement dans le lac. le soleil tape très dur et il fait vite très
chaud, mais il est curieux de constater que « le fond de l’air » reste très frais, et on ne se l’explique guère… Arrêt baignade, on part à pieds voir
des sources sulfureuses où l’on peut à peine tremper les orteils tant l’eau est chaude. (Eh, oui, Samosir est ce qui émerge de la caldeira d’un
ancier volcan gigantesque : ça doit brasser, là bas dessous !). Déjeuner sur le bateau où est aménagée une cuisine rudimentaire… La partie ouest
du lac est très étroite, réduite à un canal qui fut creusé, paraît-il, par les hollandais (dans quel but ?) ; sinon Samosir n’aurait été qu’une
presqu’île… catastrophe touristique ! En fin d’après midi, bien entendu, le temps se gâte, ce qui nous offre de magnifiques ciels d’orage très
tourmentés, puis le tonnerre et les éclairs sur un ciel d’encre, et pour finir, la pluie équatoriale diluvienne. Tout le monde tente de s’entasser à
l’intérieur du bateau, mais celui-ci n’est guère étanche avec ses nombreuses gouttières. Nous deux, routards aguerris, sortons pulls et cirés de
marins…
Retour au losmen bers 9 h du soir pour un vrai repas bien mérité, les yeux emplis d’images…
Lundi 12 avril, losmen Murni, Tuk-Tuk, Martine.
Pluie du matin, chagrin : nous attendons une éclaircie pour monter vers la cascade qui se déverse au dessus de Tuk Tuk. Nous partons
finalement juste après le repas de midi. Chemin faisant, nous retrouvons les australiens et Chris, qui se sont installés dans le losmen d’à côté. Il
fait chaud, mais la route serpente, magnifique, au milieu des rizières, suivant le long du lac au début. Puis l’on commence à grimper dans la
forêt, par un sentier étroit, abrupt et glissant. Le parcours s’achève dans le lit du torrent même, pour parvenir enfin au pied de la très haute et
impressionnante cascade, en chute libre sur 150 m. Très impressionnant. Puis, le sempiternel orage menaçant déjà, nous entammons le retour,
et la pluie tombe, comme à l’ordinaire, avant même que nous ayons pu atteindre le pied de la montagne. On tente de s’abriter, mais peine
perdue, il faudrait attendre au lendemain pour éviter la pluie… Chris et Ian, qui n’ont pas d’imperméables sont ruisselants, mais le maori ne
craint pas l’eau ! Tout le paysage qui descend en pente raide jusqu’au lac devient vite un immense torrent, et c’est tout un spectacle que de voir
cette eau diluvienne déborder des canaux et des rizières pour envahir les chemins et les champs ! Nous arrivons épuisés, trempés, mais heureux
à notre losmen… Vêtements secs, makan, puis tidur.