sacerdotaux inconnus, des icônes diverses, des offrandes, et contre toute attente, rentrent tout ça, non pas à l’église, mais à la mairie. Pétards,
fusées. On attend longtemps la suite (la sortie?) en se demandant à quoi ça rime, mais rien ne se passe… Sur la place, de la musique attire des
curieux, mais seul un couple de touristes de touristes se démène, ce qui semble fasciner les indiens, tous coiffés de leur panama. On se demande
à quoi sert ce bal. Une loterie, sorte de bingo où les chiffres sont remplacés par des images et les jetons par des grains de maïs, a beaucoup plus
de succès. On regarde un moment, puis on va se coucher et on s’endort bercés par les pétards après avoir dégusté l’ananas acheté à
Guatemala, dument arrosé de « Carribean rhum » pour faire passer le goût étrange des fruits incroyables dégottés par Adriana avec
l’ananas.
Jeudi 1° janvier 1976 ! Panajachel, Gérard.
7 $, impec. Petit déjeuner correct à la pension, puis on file au marché.
Pas encore de touristes, et peu d’animation. Mais c’est un déluge de couleurs sous le soleil, couleurs des vêtements de indiens, des femmes
surtout, couleurs criantes des tissus exposés, couleurs encore différentes des fruits. On flâne dans toutes les allées, en prenant des photos dans
tous les sens, des portraits au squintar.
Les vendeuses de légumes sont extraordinaires. On s’attarde à regarder les scènes de foi qui s’exposent sur le parvis arrondi de l’église. Des gens
agitent des récipients ou brûlent de l’encens, d’autres font un petit foyer, d’autres encore prient à genoux devant le porche. D’autres enfin
récitent des mélopées incompréhensibles.
Puis vient le temps des achats : nappe et serviettes pour envoyer à Briançon (7 $). et Martine achètera plus tard des boucles d’oreilles et une
ceinture. On ne se lasse pas d’admirer les scènes de ce marché : pesage de maïs, marchandage d’une botte de poireaux ou d’un filet en sisal.
Des types charrient d’immenses tas de bois qu’ils portent à l’aide d’un bandeaux appuyé sur le front. Des femmes allaitent leur bébé pendu dans
une écharpe tout en faisant le marché. l’une alterne le sein et le Coca-Cola. {Ce n’est que quelques années plus tard que la mode s’installa en
Europe, dans les milieux écolos, de porter les bébés à l’indienne. Cela ne se faisait pas du tout dans les années 60}.
On dîne à la pension et on part en direction du lac Atitlan, tandis que le temps se gâte. On trouve tout de suite ce bel hôtel, Carlo et Adriana
vont au Trailer park. (?)
La ville de Panajachel est décevante : presque uniquement touristique, on se fait alpaguer à chaque coin de rue, c’est plein de villas
résidentielles, le bord du lac est monopolisé par des plages privées. Un type nous renseigne sur les bateaux qui traversent le lac. Puis on rentre à
l’hôtel où l’on fait notre toilette, lave le linge accumulé, remplit le carnet, toutes choses qu’il nous tardait de faire !
Et on découvre que ma belle chemise bleue déteint à toute force.
C’est bien agréable d’être au installés confortablement de temps à autres…
Restau incroyable où les serveurs se demandent toujours qui a bien pu commander le truc qu’ils ont à la main. Une heure et demie pour
manger.