Retour où nous voyons un très bel oiseau qui nous observe d’une branche basse à quelques mètres. {Aurions nous eu rendez-vous avec le
mythique Quetzal?} Un immense papillon, plus divers animaux qui s’enfuient à notre approche. On reprend la barque, et c’est à nouveau le
très large fleuve aux rives regorgeant de magnifiques martin-pêcheurs (30 cm), dont l’un nous suit plusieurs minutes. Centaines de hérons
garde-boeufs, d’aigrettes, grands hérons, canards, cormorans et des milliers de non identifiés ! Et paraît-il… un croco, que notre œil de béotien
ne remarque pas.
Arrivée au crépuscule, puis retour après replâtrage du réservoir au savon et sparadrap. (Ça tiendra jusqu’à Florès).
On sauve deux guatémaltèques qui ont ruiné une roue.
Arrivée vers 8 h à Florès. La pension est correcte, et sans animaux. Mais le repas laisse à désirer.
Samedi 27 décembre, Rio Dulce, Martine.
Hospedaje juste à côté du bac, 5 $, pas terrible.
Flores-Rio Dulce : 200 km de piste de très mauvaise réputation.
Nous l’abordons vers 9 h après savonnage, plastique et sparadrap sur notre réservoir d’essence, car le temps est pluvieux et nous craignons que
le savon fonde…
Le temps s’améliore petit à petit et les premiers 120 km se font très lentement mais sans difficultés nouvelles. Le paysage devient de plus en
plus montagneux (des montagnes comme de grosses taupinières), la végétation de plus en plus luxuriante (beaucoup d’ananas, de bananiers, et
de palmes), mais la route est de plus en plus sinueuse et redoutable. Rien ne manque : trous, bosses, cailloux, boue et ornières, et notre pauvre
voiture (dont ce n’est pas le biotope) se traîne. Souvent nous descendons de la voiture pour l’alléger, puis nous piquons un petit spring (anglais
de Martine) pour la reprendre 100 m plus loin. (Excellent sport, mais le soleil tape dur). Nous mettons 5 h pour effectuer ces 80 km, et nous
arrivons assez exténués au bac qui doit nous porter de l’autre côté du Rio Dulce.
{es régions traversées sont finalement assez peuplées : beaucoup de maisons disséminées à quelques centaines de mètres les unes des autres,
avec tout autour les traditionnelles palmes, ananas, bananes, maïs. {On dirait aujourd’hui : le véritable « circuit court »…}. Les habitations de
branchages recouvertes de palmes sont rudimentaires, mais les gens ont l’air assez bien portants et gais. Aucune hostilité vis à vis des visiteurs,
bien au contraire. Beaucoup de femmes lavent leur linge à la rivière en riant. Les gens sont généralement très propres. Il faut dire que l’eau ne
semble pas manquer.
Nous essuyons quelques orages assez brefs en fin de journée, ce qui nous offre un superbe festival de ciels tropicaux perturbés. La voiture
patine, et nous aussi lorsque nous en descendons. Pour clore cette épopée, une dernière alerte qui se révèle heureusement sans gravité : après
un passage difficile négocié de la main de mathématicien de Carlo, le moteur se met à émettre un bruit épouvantable. Arrêt, ouverture du capot,
diagnostic de Gérard : « un frottement ». Carlo a bugné le carter du convertisseur de couple (l’Oldsmobile a bien sûr une boîte automatique,
aisée à faire réparer dans la brousse…). Ça n’a pas d’effet fonctionnel grave à part le bruit.