L’Afghanistan
Et c'est déjà la longue route du retour : passé la frontière de l'Inde, la proximité de l'occident devient plus tangible. Nous
sommes encore loin, mais chaque tour de roue nous rapproche désormais.
Jeudi 24 juin 1976, Lahore, Gérard
Hôtel Suhaïl, 10 rps pour deux, assez minable, chambre microscopique.
On ne saura jamais quelle était l'heure d'arrivée prévue, mais ce n'est qu'à 8h30 qu'on débarque à Amristar et qu'on s'envoie un breakfast
bien mérité en compagnie de nos deux copains d'infortune. Puis c'est le tricycle épique, où le sitar trouve péniblement sa place (mais dans un
taxi parisien il ne l'aurait pas trouvée!), la sempiternelle bagarre à la station routière où l'on se rue dans un bus, où je monte moi même les
bagages sur le toit, où il s'avère que ce n'est pas le bon bus, et où il faut tout recommencer au prix d'une bonne suée.
Une petite heure de route, et c'est déjà la frontière du Pakistan. Pour cause de conflit (à peine) larvé, il y a là un « no man's land » de 1 km que
nous devons franchir à pieds, sac au dos, et sitar au bout du bras... C'est joliment entrecoupé de 3 ou 4 check points, avec plein de militaires
plus ou moins civils qui demandent chacun à leur tour les passeports, apparemment plus par curiosité que par zèle, pour finir par une douane
sans rigueur aucune. Les administrations sont bizarres. Il faut dire que dans la circonstance, notre cas de touriste en errance ne les intéresse
pas outre mesure.
Et voici le monde musulman, ce qui nous rapproche encore de notre « occident », et dans notre cas, de notre récente expérience algérienne.
Point positif : de délicieux jus de mangue en bouteille... La redoutable épreuve se termine par un parcours en minibus qui nous emmène dans la
patrie d'Iqbal. Midi : la bonne heure pour s'occuper du train suivant, foncer au bureau des « students concessions », revenir, apprendre que
les réservations c'est ailleurs, prendre un taxi, découvrir qu'il ne reste plus qu'UNE couchette (on se réjouissait à l'idée de se payer une