couchette 1° classe!), retourner pour trouver Martine assise sur le banc « Ladies » (Islam oblige), et suivre à l'hôtel Suhail le casse-... qui nous le
recommandait depuis deux heures. C'est pas brillant. Escalier miteux, douche deux étages plus haut, chambre torride. On casse cependant la
graine. Le soir, c'est la découverte de Lahore ; désagréable, tendue, avec tous ces hommes qui jettent des regards obliques à Martine et
éventuellement s'arrangent pour la frôler, on se cherche un restau digne de ce nom. On fait connaissance dans la rue d'une française, une noire
fort sympa, et en sa compagnie on dirige nos pas vers le restau chic de l'hôtel Asia. Steak en sauce qui me paraît superbe. Elle nous raconte ses
ennuis : son copain avec qui elle voyageait vient de disparaître... C'est sans doute lui qu'on retrouve à l'hôtel en rentrant, mais il prétend que
non... On renonce à comprendre. Les routards aussi sont parfois bizarres.
Vendredi 25 juin, Peshawar, Gérard
Hôtel Royal, 20 rps, très bien.
Le c... d'hôtelier nous réveille à 5 h 30 au lieu de 6 h 30 (heure d'été?), on arrive donc à la station dans les premiers, vers 6 h. Il faut voir
l'équipage (au fait, a-t-on pensé à prendre des photos?) avec le micro-taxi empli de sacs, le sitar sur le toit...
A peine le temps de siroter un thé, et le car décolle. Ni à 6 h, ni à 7 h comme prévu, mais à 6 h 30. (D'où peut être la prudence de l'hôtelier),
alors que l'engin n'est même pas plein ! Le ton est immédiatement donné : le chauffeur fonce comme un veau. Passés les faubourgs de la ville,
on ne s'arrêtera qu'une fois ou deux pour boire un coup. On n'est pas trop rassurés dans ce charroi branlant qui roule à tombeaux ouverts.
Chemin faisant, le décor se modifie : la sécheresse, apparue depuis hier, s'accentue, et certains paysages sont carrément désertiques. Parfois, un
petit barrage ou un réservoir s'entourent d'une petite oasis, mais rien de vaste. Le relief change lui aussi, et la plaine lassante fait place à de
puissantes collines arides et érodées qui rappellent certains lieux de la Provence ou plutôt du Maghreb. {C'est précisément pour saisir cette
continuité du Monde que nous avions décidé de faire l'essentiel du voyage sur la terre...} {Les paysages de cette région de l’Indu Kouch,
aujourd'hui rendus célèbres par l'histoire agitée de l'Afghanistan nous avaient alors surpris car ils étaient alors peu connus.}
On traverse une zone où l'érosion a creusé de petits et nombreux canyons dans la roche tendre ; un dédale de torrents asséchés et de cheminées
de fées à petite échelle. L'air brûlant devient totalement sec, et l'on boit sans répit.
Puis c'est Peshawar. Un décor désertique de collines élevées, totalement nues, poussière de sable au sol, air parfaitement transparent et
lumineux.
A la station, on apprend que le bus pakistanais de demain pour Kabul est plein, et on s'installe donc à l'hôtel, résignés à passer la nuit ici. Le