il se doit, nous sommes admis parmi les officiers. {Petit à petit, la confiance venant, nous irons où bon nous semblera.} Nous mettrons près de 8 h pour atteindre la mer. Le delta du Mississipi est interminable, et encombré de nombreuses îles basses, herbeuses, de lagunes où sont installées d’innombrables distilleries de pétrole, réservoirs, plateformes pétrolières, stations de pompage… Le grand fleuve est endigué sur plus de 100 km, et à la fin il n’est séparé de la mer, des deux côtés, que par la digue… La pleine mer est atteinte à 14 h. Nous avons été guidés successivement par deux pilotes spécialistes, que les vedettes viennent récupérer « au vol » (si l’on peut dire !) Quelques exercices d’anglais, un peu de lecture, avant de regagner nos couchettes confortables. Jeudi 5 février, à bord de Letitia, Gérard Au lever, le temps est beau, et la mer toujours calme. Surprise : alors qu’à la Nouvelle Orléans ça caillait ferme, ici il fait déjà très chaud dès le matin. Ça ira sans doute en s’accentuant. Nous voyons des centaines de poissons volants, nous en verrons toute la journée. Certains atterrissent sur le pont. En cas de disette, ça doit être une aubaine ! Sur la passerelle, discussion avec les différents officiers, qui usinent sans arrêt à faire le point, tracer leur route… {Eh oui : le GPS n’existe pas encore, même dans la marine marchande, et il faut encore se livrer à des calculs. Les officiers tiennent encore l’estime.} Dans l’aprème, exercice d’alerte, et l’aimable steward nous apprend à plier notre PFD (Personnal Floating Device) : on ne plaisante pas avec la sécurité, aux US ! On repère notre chaloupe de secours. Le soir, cinéma : un film hollywoodien starring Charlton Heston et la fille Chaplin. Pas sous-titré. On n’y comprend rien. Vendredi 6 février, à bord de Letitia, Gérard On s’installe déjà dans la routine du bord, et le temps passe assez vite. Une petite houle latérale nous fait rouler. Le chef ingénieur (quoi dans la marine française ?) croît m’apprendre que sur la mer le plus court chemin ne suit pas un parallèle. Je révise loxodromie et orthodromie Samedi 7 février, à bord de Letitia, Gérard On se lève trop tard pour le dèj, et on doit se contenter de quelques toasts. Vers onze heures apparaissent les côtes panaméennes, et à midi on est ancrés dans la rade de Puerto Colon. Commence la longue attente pour entrer dans le canal de Panama ; personne ne sait quand on passera. Le pilote fait la navette entre les 10 navires au mouillage, l’après midi passe. Nous enrageons de voir arriver la nuit. Ça ne loupe pas, la situation se débloque vers 6 h, et on lève l’ancre au coucher du soleil. Le pilote est exagérément lent, et nous mettons une heure à gagner le premier « lock » (écluse). Le navigateur, sympa, enrage aussi. Le canal est un des seuls lieux où le « Master » (commandant de bord) perd la responsabilité de son navire, qui échoit au pilote. Nous croisons le Mermoz, paquebot de croisière immatriculé à Marseille ; on est tentés de les saluer, mais au fond, quel genre de rentiers transporte-t-il ?
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