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Transports sur l’eau
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Il y a beaucoup de mers, sur la Terre ! Et nous avions décidé de ne pas les survoler… Nous voulions les admirer de près, en mesurer l’étendue, en connaître les couleurs et les colères. Et puis, traverser l’Océan Pacifique en cargo, voilà bien quelque-chose que nous n’aurions plus jamais l’occasion de vivre !… Et nous n’avons pas été déçus. Du luxe suranné et décalé d’Alexandr Pushkin et de son équipage soviétique, à la lourde carcasse rouillée de Batang-Hari surchargé de paysans indonésiens transportant leurs richesses de Java à Sumatra, nous en avons vu, des navires ! Et à travers eux, des modes de vie, des organisations, des manières de voyager… Il y a eu le fier Alexandr Pushkin, dernier transatlantique rescapé du naufrage des Messageries maritimes, dernier soubresaut aussi des ambitions de l’Union Soviétique… et de son besoin de devises. C’était un fort beau navire, confortable, à l’équipage impeccable doté du charme et de la réserve des slaves… communistes. On y était chouchoutés, et on y mangeait royalement. Tout les suppléments se payaient en dollars. Et puis il y eut Letitia, navire de la classe « Far-East Clipper », héritière de Cutty Sark, qui nous porta vaillamment de La Nouvelle Orléans à Ujung-Pendang, ancienne Macassar, dont nous ignorions jusqu’au nom. 12.000 nautiques, 20.000 kilomètres d’océan infini ! Grand cargo de 30.000 tonnes, Letitia mesurait 160 m de long. Poussé par ses deux turbines, elle filait 23 nœuds en vitesse de croisière, vitesse très élevée pour un cargo.
Délicieux tas de rouille, K.M. Batang-Hari portait le nom de la plus grande rivière de Sumatra. (K.M. pour Kapal Motor : bateau à moteur). Il assurait la liaison régulière de Jakarta à Padang, principal port de la côte ouest de Sumatra. Passant à une encâblure du tristement célèbre Krakatoa, il était le descendant du navire du capitaine Hollman.
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